Ça y est, le repas est sur le feu. Mais que faire de toutes ces épluchures ? Et s’il y a des restes, ou des aliments défraîchis, pourra-t-on leur éviter la poubelle ? Enfin, que faire de tous les emballages vides ? Suivez le guide !
Compostage obligatoire dès 2024
Nos poubelles sont composées à 40 % de déchets organiques, selon l’Ademe. Quelques épluchures peuvent être déposées directement au pied des plantes pour fertiliser naturellement la terre. Mais ce n’est pas tout, loin de là !
Les solutions ?
« Veuillez composter votre dîner. » On le sait peu, mais dès le 1er janvier 2024, chaque foyer français devra composter ses biodéchets, comme le prévoit la loi dite anti-gaspillage du 10 février 2020. Concrètement, il faudra s’équiper d’un composteur individuel ou déposer dans un bac collectif ses résidus alimentaires et de jardinage. Chaque année, un Français jette près de 80 kg de ces biodéchets. Ils pourraient être utilisés comme engrais naturel ou pour produire du biogaz alimentant les bus, plutôt que de finir incinérés ou en décharge. Renseignez-vous auprès de votre mairie : de nombreuses municipalités prodiguent déjà gratuitement composteurs et infos pratiques.
Mon truc en pluches. Pour réduire le volume de déchets organiques, on peut commencer par moins éplucher ses fruits et légumes. D’autant plus que leur peau est une source capitale de nutriments ! Dans ce cas, mieux vaut privilégier les produits biologiques ou sans résidus de pesticides, car la peau concentre aussi les produits chimiques. On peut également réutiliser les épluchures (grillées au four pour faire des chips, ou encore séchées et mixées pour préparer du bouillon en poudre maison). Les fanes de carottes ou de radis feront par exemple un succulent pesto, une fois broyées avec du parmesan, de l’ail, des pignons et de l’huile d’olive.
Des recettes de grand-mère à la page. Avant de composter, pensez enfin aux mille autres façons d’utiliser vos déchets de cuisine. Les coquilles d’œufs pilées récurent les casseroles ; placées à la machine dans un bas ou chaussette avec des tranches de citron, elles blanchissent les textiles. Les pelures d’oignons agrémenteront l’eau du riz ou serviront à teindre du linge. Les peaux d’agrume bio séchées parfumeront les tisanes ou les bocaux de sucre. Macérées quinze jours dans du vinaigre blanc, puis mélangées à une moitié d’eau dans un vaporisateur, elles sont aussi imparables pour détartrer et dégraisser, promet Lila Djeddi, qui anime régulièrement des ateliers culinaires au MAIF Social Club. Cette spécialiste a notamment écrit le précieux Almanach militant – 365 jours de cuisine gourmande et solidaire (Tana éditions, 2020), une somme de recettes et de conseils pour tous les jours de l’année, en libre accès dans la bibliothèque du MAIF Social Club.
L’astuce en plus !
Placée dans un peu d’eau, la base de certains légumes (laitue, poireau, chou…) donnera de nouvelles feuilles et racines ; au bout de quelques semaines, il est possible de les repiquer en pleine terre puis de « se servir ainsi à l’infini », suggère Lila Djeddi.
Cuisiner les restes : Gaspi, c’est fini…
Le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire entend réduire de 50 % le gaspillage sur toute la chaîne alimentaire avant 2025 (par rapport à 2015).
Les solutions ?
Doser les quantités au moment de cuisiner, puis de se servir à table : voilà une très bonne base. Mais que faire s’il y a malgré tout des restes ? « Ils peuvent encore servir et les légumes abîmés composer des plats délicieux », assure l’Ademe. « Surtout lorsque l’on sait que ce sont eux qui sont le plus jetés, avant les fruits et le pain. »
Les légumes cuits ou défraîchis seront transfigurés dans une soupe, un curry, une purée, un gratin.
Les fruits entamés ou un peu abîmés seront parfaits en compote ou smoothie. Pour un coulis, mixez 500 g de fruits bien mûrs avec 5 cuillers à soupe de miel et 1 cuiller à soupe de jus de citron, conseille Delphine Pocard dans Ma cuisine bio zéro déchet (éd. Rue de l’échiquier, 2019), un florilège de recettes accessibles à tous, que l’on vous invite à venir dévorer à la bibliothèque du MAIF Social Club.
Le pain rassis peut être rafraîchi une fois badigeonné d’eau et passé 10 minutes dans un four à 180 °C, glisse Delphine Pocard ; sinon, il deviendra chapelure ou croûtons.
Les restes de viande iront garnir omelettes, wraps, quiches, hachis ou légumes farcis.
Donner ses surplus de denrées est aussi une belle action : direction les frigos solidaires qui fleurissent dans les villes, ou les applications comme Geev ou HopHopFood.
L’astuce en plus !
Il vous reste des herbes et légumes crus d’une recette ? Ma cuisine bio zéro déchet suggère d’en émincer 300 g et de les mélanger avec 100 g de sel non raffiné. Placé dans un bocal en verre, ce délicieux condiment se conserve plusieurs semaines au frigo, indique l’autrice.
Réutiliser et détourner les emballages
85 % des emballages jetés par les ménages sont des emballages alimentaires qu’il faut collecter, traiter, recycler ou incinérer selon l’Ademe.
Les solutions ?
Trier, c’est bien ; réutiliser et même surcycler (c’est-à-dire donner une nouvelle vie et une valeur supérieure à un matériau de récupération), c’est encore mieux.
Les boîtes à œufs peuvent être détournées en organiseurs de tiroirs de bureau, en rangement pour les boules de Noël, en nécessaire à couture, en contenant pour les bijoux ou les semis de plantes – et même en aérateur pour ordinateur portable, en posant ce dernier sur la partie alvéolée !
Les boîtes de conserve lavées et décorées font par exemple de jolis cache-pots.
Les bocaux en verre accueilleront vos aliments secs, mais aussi les petits jouets, vos trombones ou boutons…
Les rouleaux d’essuie-tout serviront de passe-câbles, de contenants pour les surprises d’un calendrier de l’Avent, de pots à crayons (en les groupant et en fixant un carré de carton à la base), de garage à petites voitures (en les empilant à l’horizontale) ou bien encore de tourelles pour un château fort en carton.
L’astuce en plus !
Vous pouvez aussi proposer ces matériaux de récupération aux écoles, centres de loisirs et centres socioculturels du voisinage. De quoi joindre l’utile à l’artistique !